Exposition
" Pour rendre visible l'endométriose, une expo met des visages sur une souffrance taboue
Nous avons créé « Les Invisibles », une exposition indépendante immersive pour libérer la parole de femmes atteintes d’endométriose et d’adénomyose mais aussi pour dénoncer leurs errances médicales, les violences psychologiques et physiques gynécologiques qu’elles subissent, l’ignorance du corps enseignant et les complications professionnelles entre autres.
Avec cette exposition, nous espérons sensibiliser le plus grand nombre de personnes pour mettre en place une vraie campagne de prévention en rendant compte de la réalité de la maladie à travers des témoignages ! Quoi de mieux que d’aller à la rencontre de ces femmes, de les voir et d’échanger sur ce qu’est réellement leur quotidien, loin des statistiques ! Nous avons rencontré soixante et une femmes, soixante et un témoignages uniques qui prouvent qu’il faut encore démystifier les préjugés autour de cette maladie.
L’endométriose en janvier 2021, c’est 180 millions de femmes atteintes dans le monde, 2 à 3 millions en France (prévalence supérieure au cancer ou au diabète). C’est notre mère, notre soeur, notre copine, notre femme, notre collègue, notre voisine...
Portrait d'Aude
Nature morte de Louise
Nature morte de Tanya
Pour nous, l’art est le meilleur moyen de sortir du carcan médical et de créer une prise de conscience au plus grand nombre (âge, sexe, genre et classe sociale confondus).
Nous souhaitions créer des expositions immersives, sensibles, visuellement oniriques et poétiques avec un discours à l’impact percutant et fort grâce aux portraits, natures mortes et témoignages sonores en libre accès dans le lieu d’exposition.
Chaque femme a été prise en photo devant un fond en collage créé à partir d’échographies, de scanners et d’IRM et avec un châle dont l’imprimé est conçu à partir de clichés microscopiques de l’endomètre envoyé par un laboratoire qui permet de rendre visible l’invisibilité de cette maladie.
Chaque femme avait à sa disposition cette étole, symbole de la maladie, pendant toute la séance. Elles posent toutes sans maquillage.
Nous avions demandé à chacune d’entre elle d’apporter des éléments du quotidien en rapport avec la maladie pour créer des « Natures Mortes ». À la manière des peintures hollandaises du 17ème siècle, ces photographies soulignent le manque de traitement recensé à ce jour pour soigner l’endométriose et donc les alternatives pour soulager les douleurs au quotidien.
Nous avons fait appel à Marion Lepine, journaliste et instagrameuse sous le pseudonyme Douce Endométriose pour récolter le témoignage de chaque femme sur leur quotidien avec la maladie et la perception que l’entourage familial, amical et professionnel ont sur leur maladie.
Nommés « Les Chroniques des Invisibles », ils sont en écoute, partiellement, en fond sonore, dans la galerie pour donner une voix aux Invisibles. Chaque visiteur peut aussi écouter le témoignage de chaque femme en scannant le QR code affiché près de son portrait.
Un cartel accompagne les deux photographies : écrit en jaune (couleur symbolique de l’endométriose), le nom, l’âge, date, stade de la maladie, organe(s) atteint(s) et le temps qu’il a fallu pour poser un diagnostic.
Sur ce cartel apparait aussi le QR code qui renvoie vers le témoignage.
extrait du témoignage d'Émilie